Jusqu’au bout la sélection nationale a résisté à la pression des attentes de son peuple pour réaliser un exploit retentissant dans le monde du football.
Younes Zerdouk, sélectionneur adjoint (devenu depuis sélectionneur) dans cette sélection, nous dévoile son parcours et comment il a utilisé les enseignements de la formation PNP pour contribuer à cette qualification historique.
Comment en es-tu venu à suivre la formation Préparateur Neuro Psychologique ?
Entraîneur de football depuis 28 ans, j’ai été directeur d’une académie privée où j’ai formé les joueurs de 12 ans jusqu’à leurs premiers pas en équipe professionnelle.
Dans mon parcours, j’ai eu mes diplômes d’entraîneur très jeune et je suis ensuite devenu joueur Pro à l’âge de 26 ans.
Dernièrement, je travaillais pour une académie de football en Égypte et, suite à la crise sanitaire du Covid, j’ai du rentrer en France et j’ai été obligé de m’inscrire à Pôle Emploi.
J’ai voulu mettre à profit ce temps de confinement pour me former et évoluer dans trois domaines : la préparation athlétique via la Fédération Française de Football, les DATA très importantes dans le football moderne et surtout surtout… LA PRÉPARATION MENTALE !
J’ai alors parcouru tout ce qui se faisait en France et je ne trouvais pas ce qui me convenait…
J’avais besoin d’une formation qui m’aide à monter en compétence de manière pragmatique et non pas d’une formation qui me livre des outils préfabriqués. Je voulais des méthodes pouvant m’aider à travailler sur l’individu pour que ça bénéficie au collectif, comme quand on travaille la tactique.
Quelles étaient tes difficultés sur le terrain avant de suivre la formation ?
Le problème c’est que je fonctionnais par rapport à moi-même, par rapport à mes propres qualités mentales et je pensais qu’il fallait que les joueurs deviennent comme moi et raisonnent comme moi…
Même si je prenais du recul pour les comprendre… je voulais qu’ils deviennent des machines de guerre, des leaders et des exemples.
Et en fait, je me suis rendu compte que j’avais des carences parce que mon coaching marchait avec certains et ne marchait pas avec d’autres…
Comment as-tu su que c'était un problème ?
Ce qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est quand j’étais à l’Académie et que je formais les joueurs. Je me suis rendu compte que ce n’était pas les meilleurs qui arrivaient à atteindre le haut-niveau…
On avait des joueurs qui avaient déjà des carences mentales et c’est resté. On n’a pas bossé dessus comme il aurait fallu. En fait, ils avaient vraiment franchi des paliers énormes footballistiquement, tactiquement, physiquement, dans le jeu, dans tout… mais pas dans l’approche mentale !!!
Je donne l’exemple d’un joueur, vraiment le plus fort que j’ai vu, dès qu’il y avait un problème, une injustice, il baissait les bras un peu comme quand il était petit. Et évidemment il n’est pas passé pro…
C’est ce qui m’a posé question.
Je me suis dit : là, il y a un vrai travail à faire là-dessus !
Aussi, j’ai vu une émission sur l’équipe de France féminine et j’ai vu qu’ils avaient un préparateur mental et j’ai trouvé ça intéressant.
C’est vrai que dans le foot, c’est un sujet dont on ne parle pas beaucoup… Même si c’est en train d’évoluer, dans le foot, dire que tu as une faiblesse mentale, c’est un peu te rabaisser…
Moi-même, quand j’ai eu mon diplôme BE d’entraîneur à 20 ans, justement il y avait l’approche mentale et je ne comprenais pas pourquoi on avait ce module là. Pour moi, à l’époque, être fort mentalement c’était normal. Et c’est avec l’expérience que j’ai compris que c’est une qualité qui se travaille comme une autre.
Et en ce qui te concerne plus personnellement ?
La préparation mentale m’a aussi intéressé car je considère que c’est aussi un travail sur soi-même.
Je suis quelqu’un d’instinctif, d’hyper speed, qui a beaucoup d’énergie… Et je voulais canaliser tout ça pour bien orienter mes capacités pour mieux aider mes joueurs. Un peu comme Dragon Ball Z quand, au début, il ne maîtrisait pas encore ses supers pouvoirs 🙂
Un autre aspect personnel, c’est que je mettais la barre trop haute avec certains joueurs et je perdais les « faibles »…
Mais le faible c’était moi !
Parce que si je n’arrivais pas à faire progresser mon groupe et faire travailler chacun par rapport à ses qualités, alors c’était moi qui n’était pas à la hauteur.
Qu'est ce qui t'a donné envie de suivre la formation ?
Je suis issu d’une famille qui est très scientifique.
Pour ma part, j’ai passé un bac biologique, un bac D à l’époque et je kiffe la biologie. Et je trouve que l’approche Préparateur Neuro-Psychologique qui est liée à la science et aux neurosciences apporte du concret sur un sujet souvent abstrait.
Et puis, quand j’ai découvert les différents modules de la formation au travers de la Masterclass, ça a fait tilt dans ma tête, je me suis dit : »C’est absolument cette formation qu’il me faut !«
Et qu'est ce que tu as découvert ?
J’ai découvert qu’on pouvait passer de l’incompréhensible à quelque chose de compréhensible.
C’est d’apporter une lumière…
En fait, c’est plus qu’une lumière, ce sont des connaissances, des méthodes et des outils sur des choses qu’on croyait instinctives, naturelles et sur lesquelles on n’avait pas de prises.
Je me suis aussi aperçu que je faisais déjà des choses correctement instinctivement mais le problème c’est que je ne savais pas comment les reproduire. C’était aléatoire. Avec l’approche PNP, il y a des principes et des méthodes qui permettent justement de pouvoir reproduire les bonnes choses quand il le faut !
Ce qui m’a aussi fait énormément de bien c’est le module 2 qui m’a permis de faire un super travail sur moi-même. L’exercice, c’est un truc de fou. Ça m’a fait cogiter, ré-analyser tout. Comme j’aime bien prévoir. C’est comme ça que je coache. Je prévois les choses en fonction des autres et là, le faire sur moi-même m’a permis de mieux m’appréhender.
Connaître ses points forts et les mettre en avant, je trouve que c’est super super important !
Dans notre mission d’éducateur comment pourrait-on aider quelqu’un si on ne se connaît pas bien soi-même ?
C’est comme si tu voulais aider quelqu’un qui est en train de se noyer en sautant à la mer pour le sauver mais… sans savoir nager !
Ça ne paraît pas logique et ça n’a pas de sens en fait… Pour pouvoir aider quelqu’un et l’orienter, il faut déjà pouvoir bien se connaître soi-même !
Qu'est ce que tu as pu mettre en pratique et qui t'a rendu service concrètement ?
C’était pour le match qualificatif pour la CAN. On devait jouer le Togo et on avait juste besoin d’un nul pour se qualifier.
Et pour ce match là, il y avait une question cruciale pour nous parce que ce n’était jamais arrivé pour les Comores de se qualifier pour la CAN !
Donc on partait dans l’inconnu…
Et la question que je t’avais posé et qui m’avait beaucoup aidé c’était de savoir l’approche qu’on devait avoir pour préparer ce match.
Tu m’as orienté vers la partie de la formation concernant la communication et la notion d’identité pour justement que nous concentrions nos forces sur notre identité en tant qu’équipe.
C’est ce qu’on a mis en place avec le sélectionneur et ça nous a permis de ne pas rentrer dans l’euphorie et de ne pas laisser les discours extérieurs venir polluer notre cohésion de groupe.
Il fallait vraiment qu’on reste dans ce qui nous a permis d’en arriver là.
Et c’est exactement ce qu’on a fait !
Comment as-tu procédé ?
Je me rappelle, j’avais mis des mots percutants.
Le sélectionneur me demande toujours de customiser la salle et j’ai mis tous les mots pour rappeler qui nous étions et ce que nous avons fait jusqu’à présent. Nous avons vraiment mis l’accent là-dessus.
Et puis, j’ai même affiché le drapeau du peuple Comorien avec inscrit en bas :
« Nous sommes des ambassadeurs ! »
« C’est grâce à ça qu’on est là. »
« Et c’est en répétant cela que nous en sommes arrivés là. »
Et quels résultats as-tu obtenu ?
Ça a marché !
Je te donne un exemple…
On était à 0-0, il nous fallait qu’un point et, en fait, les 15 dernières minutes, au lieu de douter… et ben non !!!
Il n’y a aucun moment où on a douté.
On a fait tourner le ballon.
Arrivé à la 75ème minute : la fin de match était vraiment tranquille comme si on était une équipe qui avait déjà connu ce scénario là et qui prenait plaisir à jouer sereinement.
Et franchement, c’était très beau à voir !
Dans ce contexte là, savoir qu’on était à 0-0 et que si on prenait un but on n’était pas qualifiés : ce n’est jamais rentré dans la tête des joueurs.
C’était du travail bien fait !
J’étais fier du staff et des joueurs.
Depuis la formation, comment es-tu perçu par les personnes qui t'entourent ?
Depuis cette formation, j’ai reçu des remarques.
On me dit que je communique mieux !
Avec mes proches et puis même dans mon travail, je communique mieux.
Par exemple, cette formation m’a aussi servi car je devais présenter un projet pour un emploi et j’ai super bien préparé mon truc. Et ce que j’ai vu dans la formation, m’a beaucoup servi. Ça m’a vraiment permis d’assurer.
Quand, j’ai présenté un projet pour que les joueurs en formation puissent jouer en équipe une dans le club où je suis, j’ai fait la présentation Power Point et j’ai fini par une petite vidéo que j’ai pensé par rapport à la formation PNP : Et ils ont été scotchés par rapport à cette vidéo !
Dans cette vidéo j’ai présenté exactement la formation mais avec l’évolution des petits. Ils ont été scotché. Ils ont vu ce qui se passait réellement.
Le président de la fédération m’a dit que c’était tellement beau la façon dont je parlais et quand je lui ai montré que c’était réel, il a été scotché et impressionné par ma présentation.
Dorian, je tiens aussi à te remercier pour ça !
Qu'est-ce que tu dirais à une personne qui souhaiterait monter en compétences en préparation mentale ?
Pour moi, il n’y a pas photo entre cette formation et les autres parce que pour moi cette formation, elle est spéciale.
Déjà elle est vachement humaine. Tu es hyper disponible quand on a des questions et on peut échanger avec d’autres coachs et préparateurs mentaux.
Ce n’est pas du classique où tu rentres dans une formation et on te donne des informations comme à l’école.
Là, c’est vraiment quelque chose qu’on comprend et dont on peut se servir. C’est quelque chose qui est tout de suite applicable !
En plus, je fais parti d’un sport collectif, le football et toi tu viens du tennis et les approches sont très complémentaires en fait.
Au football, on peut cacher des carences individuelles avec le collectif tandis que dans le tennis tu es face à toi-même. Ce côté très pointu de l’approche neuro-scientifique est fondamental dans le sport moderne.
Je dirai à une personne intéressée par la dimension mentale, que c’est un formation passionnante à suivre qui lui permettra d’acquérir une maîtrise de ce qu’elle apprend et tout cela par rapport à ses propres qualités :
C’est une formation qui est faite pour toi.
Elle est faite pour que tu comprennes.
Elle est faite pour que tu progresses.
Tu as des outils que tu peux utiliser immédiatement.
Cette formation va te servir à avoir du savoir mais surtout à l’appliquer.C’est le savoir qui devient ton savoir-faire !
Et puis, j’ai bien aimé la panthère noire !
Les images de prédateurs comme la panthère qui avancent cachés pour préparer leurs performances avant de tout donner au bon moment !
Encore merci, Dorian 🙂